Régime sportif protéiné ou cétogène : impact sur la performance

femme sportive qui mange un plat équilibré

Notre corps fonctionne grâce à trois macronutriments essentiels : glucides, lipides et protéines. Notre condition physique dépend non seulement de notre niveau d’activité, mais également de la répartition de ces nutriments dans notre alimentation quotidienne. Pour les sportifs cherchant à développer leur masse musculaire et obtenir un physique tonique sans surcharge adipeuse, le choix du régime alimentaire devient primordial.

Les fondements nutritionnels du développement musculaire

Les protéines sont traditionnellement considérées comme les briques fondamentales de la construction musculaire, poussant de nombreux athlètes vers des régimes hyperprotéinés. Cependant, des recherches récentes suggèrent que les régimes riches en lipides, notamment le régime cétogène, pourraient offrir un rendement musculaire supérieur dans certaines conditions.

Examinons en détail ces deux approches nutritionnelles privilégiées dans le monde sportif.

Régimes hyperprotéiné et cétogène : principes et mécanismes

Le régime cétogène, parfois appelé « régime gras », se caractérise par une proportion élevée de lipides, représentant 70 à 80% de l’apport calorique quotidien. Ce mode alimentaire était déjà populaire au 19e siècle pour traiter le diabète et certains troubles neurologiques comme l’épilepsie ou la maladie d’Alzheimer. Selon l’université Harvard, il a connu un regain d’intérêt suite à l’engouement pour le régime Atkins dans les années 1970.

Ces deux approches nutritionnelles partagent la caractéristique d’être « low carb », c’est-à-dire pauvres en glucides. Elles s’appuient sur des nutriments qui procurent une satiété prolongée et que l’organisme ne stocke pas facilement – un avantage considérable pour les sportifs. La principale différence réside dans leur hiérarchisation : les protéines sont secondaires après les lipides dans le régime cétogène, alors que l’inverse s’observe dans un régime hyperprotéiné.

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Dans ces deux régimes, les glucides sont considérés comme problématiques, car ils se transforment en acides gras stockables, favorisant la prise de poids. Par ailleurs, une consommation excessive de glucides peut perturber la sécrétion d’insuline, l’hormone responsable du stockage du sucre sanguin excédentaire, pouvant mener à diverses formes de diabète.

Pourquoi privilégier le régime cétogène pour la performance sportive ?

Le régime cétogène vise à minimiser la production d’insuline, forçant ainsi l’organisme à métaboliser les glucides plutôt qu’à les stocker. En l’absence relative d’insuline, induite par l’apport important en lipides, le foie produit des corps cétoniques (acétylacétate, B-hydroxybutyrate et acétone) en dégradant les lipides.

Ces corps cétoniques deviennent alors la source d’énergie privilégiée pour le cerveau et les cellules musculaires. L’organisme entre ainsi en état de « cétose », un mode métabolique optimisé pour brûler les graisses.

L’un des pièges fréquents chez les pratiquants du régime cétogène consiste à consommer une quantité excessive de protéines, empêchant l’organisme d’atteindre l’état de cétose. En effet, les protéines ont un effet inhibiteur sur l’insuline nettement moins prononcé que celui des lipides. Dans les régimes hyperprotéinés, la proportion de glucides demeure significative, limitant l’efficacité du métabolisme lipolytique.

Composition alimentaire comparative des deux régimes

Le régime cétogène

Ce régime exclut largement les fruits, céréales et légumes riches en glucides. Il privilégie :

  • Les huiles et graisses de qualité
  • Le beurre
  • Les fromages à haute teneur en matières grasses
  • La crème
  • Les viandes et charcuteries sélectionnées

Pour maintenir l’état de cétose, la consommation quotidienne de glucides ne doit pas dépasser 50g, avec une proportion de protéines limitée entre 10 et 20% de l’apport calorique total.

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Le régime hyperprotéiné

Ce régime met l’accent sur les aliments riches en protéines comme :

  • Les compléments protéinés (barres, poudres)
  • Les œufs
  • Les poissons gras
  • Les fruits de mer (notamment les crevettes)
  • Les viandes bovines (bifteck, rôti, steak)

Pour les végétariens, les alternatives incluent les champignons, algues et fruits à coque. Dans ce type de régime, les protéines représentent généralement entre 25 et 30% de l’apport calorique journalier.

Adapter son régime à ses objectifs sportifs

Le choix entre régime cétogène et hyperprotéiné dépend des objectifs personnels de chaque sportif. Pour une performance optimale et un développement musculaire efficace, il convient d’évaluer sa situation individuelle. Idéalement, consultez un professionnel de la nutrition sportive qui saura personnaliser l’approche en fonction de vos besoins spécifiques, du type d’activité pratiquée et des objectifs à atteindre.